Magasinage chirurgical et km dix-neuf

Encore un mois de silence... Passé à magasiner types de chirurgie, chirurgiens et chirurgiens-plastiques, et à me reposer.  Mastectomie conservatrice, radicale modifiée, totale; reconstruction simultanée ou dans un deuxième temps; de type DIEP, TRAM ou avec expanseur...  Comment se fait-il que les patientes doivent courir après ces informations...? Que personne ne leur explique les options qui s'offrent à elles? J'ai même fait reporter ma chirurgie afin de prendre une décision éclairée. Après plusieurs analyses, tests et rencontres, je suis finalement revenue à la première option proposée par mon chirurgien (et fortement recommandée par mon oncologue), soit une mastectomie radicale modifiée avec reconstruction ultérieure (dans un an ou deux). Ma chirurgie, qui devait au départ avoir lieu le 31 octobre, se déroulera finalement demain matin (20 novembre) à l'hôpital Pierre-Boucher. Ouf!

Kilomètres seize, dix-sept, dix-huit

Me voici, me voilà enfin! Fière détentrice de mon diplôme de chimiothérapie 101! Un vrai document (!) remis par l'équipe d'oncologie le 5 octobre dernier suite à mon dernier traitement (le 14e!). Une grande étape de complétée.

Quinzième kilomètre

Le bon rythme, l'équilibre revient. Plusieurs belles enjambées agréables durant la dernière semaine en compagnie tantôt de Martinou (en vacances!), de Mamili et de Mamie Mimi venues me donner un coup de main. 

Kilomètre quatorze

Dixième traitement!  Bravo à moi et toute mon équipe!

Dure nouvelle pour débuter ce kilomètre. Mon doc me confirme que je vais perdre 3 livres lors de l'opération, i.e. perdre mon sein gauche.  Beaucoup de larmes, un peu de rage contre ce maudit cancer et un soupçon d'espoir (perdre un sein pour conserver sa vie c'est bien peu). 

Kilommmmmmètre treize... pente difficile

L'erre d'aller s'en est allée...  Et une grosse pente est soudainement apparue sur mon parcours.  Une accumulation de petits aléas de la vie ont finalement renversés mon armée de globules blancs boostés au Neupogen.  Mauvaises nuits pour les enfants (inquiétudes diverses pour Marie et dents pour Jean-Thomas - tout un dentier qu'il aura mon fils!), fatigue cumulée des parents, vieille bactérie pulmonaire encore présente dans la maison, état allergique se transformant tranquillement en rhume pour maman.  Et voilà : diagnostic confirmé par une gentille "médecine" (comme dirait Marie) de la clinique Pierre-Boucher: "petite" (merci pour l'encourageant qualificatif) pneumonie!  Il fallait bien que j'y passe moi aussi...  Quatrième pneumonie familiale (en plein été)!  Quelle folie!

Kilomètre douze... ça continue (écrit du jeudi 23 août)

Je cours encore la tête haute. Mon neuvième traitement vient tout juste de se terminer cet après-midi. Martinou, de retour à son poste, a été encore une fois fantastique en tant qu'infirmier privé. Seul petit problème à signaler, de source administrative mais assez essentiel dans la situation, mon cocktail de médicaments cytotoxiques n'était pas prêt à mon arrivée à l'hôpital. En début de semaine, j'avais fait devancer mon rendez-vous de quatre heures afin de faciliter le "timing" avec la garderie de Marie. Le changement était effectif sur la liste des infirmières, mais pas sur celle des pharmaciens... Vive les vieilles listes papiers imprimées trois jours d'avance! Ou devrais-je plutôt blâmer le système informatique de l'hôpital Pierre-Boucher? Qu'en penses-tu Serge? ;) 

Kilomètre onze (écrit du 20 août publié avec un peu de retard!)

Je cours, je cours et j'ai l'impression que je pourrais ne plus jamais m'arrêter.  C'est l'erre d'aller (oui, oui, erre : E, R, R, E... expression signifiant "en continuant sur sa lancée, en utilisant l’élan initial", merci à marraine Loulou qui m'a permis de corriger mon texte du neuvième kilomètre) qui est revenue.  Quel bonheur! 

Dixième km et mi-chimio

Écrit du 11 août 2012
Aujourd'hui, j'aimerais vous dire que tout va bien... Parce que j'ai atteint une borne importante dans mon marathon : la moitié de mes traitements de chimio sont terminés (7 sur 14)! Parce que j'ai fait un délicieux pain aux olives et fêta avec ma cocotte ce weekend (recette de Ricardo, merci pour le cadeau Pat!). Parce que je n'ai quasi pas d'effets secondaires avec le taxotère hebdomadaire. Parce que mes globules blancs aiment beaucoup le Neupogen et se maintiennent très élevés depuis les dernières semaines. Parce que j'ai fait une sortie familiale à la BANQ avec la toute la petite famille samedi.  Parce que ma maman et ma belle-maman sont venues à tour de rôle me donner un coup de main durant les deux dernières semaines. Parce que ma promenade d'hier dans la forêt des chevreuils avec mes deux rayons de soleil a été un moment merveilleux, p...

Neuvième kilomètre complété

L'erre d'aller continue.  Mon sixième traitement de chimio s'est déroulé comme un charme. En compagnie de mon amour (qui sera bientôt l'homme le plus convoité de tout l'hôpital Pierre-Boucher "Wow! Qu'il est charmant! Avez-vous vu tous les bons soins qu'il offre à sa conjointe. C'est beau l'amour!"), mes mitaines et mes pantoufles congelées, les deux bénévoles (blonde et brune), un agréable massage de pieds, et mes vidéos familiaux (Marie qui chante, Marie qui nage, Marie qui danse, Marie qui mange, Marie qui joue dans le sable....  ma cocottine est ma comédienne préférée!).

Huitième kilomètre

Bonjour à vous,

J'ai enfin pris un certain air d'aller pour continuer mon marathon. Un huitième kilomètre de parcouru sans même le réaliser. Avec en prime une très bonne nouvelle : je crois avoir trouvé la solution pour augmenter mes globules blancs - trois injections de Neupogen (petit cousin du Neulasta, au coût un peu moins exorbitant et à l'efficacité plus évidente, du moins pour moi) par semaine. J'ai même fracassé un record en atteignant un niveau relatif de 22 pour mes neutrophiles lundi dernier. La normale se situe entre 1.8 et 7.1, les traitements de chimiothérapie sont permis à partir de 1.5 et j'étais à 1.3 depuis deux semaines. Bravo à mes petits globules blancs chéris qui se sont bâti une superbe équipe!

Septième km "check"

Après une belle semaine de repos et de plaisir, je viens de parcourir avec brio mon septième kilomètre. Et cette fois-ci, j'ai eu le droit au traitement royal offert dans mon petit hôpital de banlieue. En plus de milliers de douces attentions de mon Martinou, une gentille bénévole nous a offert des chocolats et bonbons en cours de traitement ainsi que des couvertures chaudes pour moi. Plusieurs infirmières étaient disponibles pour répondre à mes questions et vérifier le bon déroulement du traitement.  J'ai même eu droit à un merveilleux massage de pieds offert par une massothérapeute engagée par l'hôpital. Le grand luxe! Cela m'a permis de relaxer et de réchauffer doucement mes pieds congelés.

Cytotoxique

À vos dictionnaires!  Qui connaît la définition de cytotoxique? Natacha, tu es hors-concours d'emblée, ainsi que tous ceux ayant fait des études dans le domaine de la santé.  Ce n'est pas une grosse colle, j'en conviens.  La déduction est facile...  Toxique pour les cytos!  Et cyto?  Du latin, signifiant cellule.  Voilà!  Caractéristique désagréable de la chimiothérapie, elle est cytotoxique.  Concrètement, cela implique que les médicaments utilisés lors des traitements de chimiothérapie détruisent, en plus des mauvaises cellules cancéreuses, plusieurs cellules saines du corps humain.  Voir le cours chimio 101 ou la théorie des pissenlits (texte à venir) (mes élans de professeur reviennent en force... ) pour plus de détails.

Sixième km

Bonsoir à vous,

Ouf!  Ça y est!  J'ai fait mon premier km sur mon nouveau parcours (le sixième au total).  Avec mon optimiste incroyable (je vois déjà le regard désapprobateur de mon chum!  Il paraît que je suis pessimiste...  par rapport à lui c'est vrai, mais vs météo média pas du tout.), je croyais que les nouveaux traitements dans un nouvel hôpital plus humain seraient presqu'une partie de plaisir.  En partie oui..., mais.  Foutu mais.

Arrêt aux puits

Je ne connais pas les termes exacts du parfait marathonien,
mais, en terme de course automobile, je qualifierais les dernières 72 heures d'arrêt au puits pour ressourcement vivifiant.  En effet, suite au report de mon sixième km et au changement de parcours proposé par mon oncologue (plus de détails dans mon prochain texte), mon amoureux m'a fait constaté que j'étais en congé pour quelques jours (aucun rendez-vous médical d'ici mardi prochain et globules blancs à un niveau normal ce qui réduit les risques d'infection mystère).  Il m'a donc proposé de me kidnapper (c'est un gentlemen Martinou) pour un court séjour dans mon petit paradis personnel, soit la plage de Wells.

Changement de parcours

Encore moi!

Mon marathon, comme vous l'avez compris, n'offrira pas un parcours traditionnel.  Aucune idée du nombre total de km à parcourir, je me dois simplement de les courir un par un en attendant un fil d'arrivée surprise.  Impossible aussi de déterminer à l'avance le chemin, les rues, les côtes à prendre.  Et encore moins la température qui m'accompagnera tout au long du trajet. 

Moments de bonheur

Bonjour à vous,

Suite aux plaintes de la souris, je vous avais promis un courriel plus positif.  Le voici.

Une souris et des infirmières de recherche

Un autre petit récit réalisé lors de mon dernier séjour à l'urgence et inspiré par mes deux premiers mois de tests et traitements.  

Savez-vous quoi?  J'ai l'honneur de faire partie d'un magnifique protocole de recherche.  Je suis moi-même d'accord avec l'idée générale qu'un protocole de recherche procure de nombreux avantages (suivi plus serré à court et à long terme, potentiel de guérison plus élevé si le médicament testé fonctionne,...). D'ailleurs, je crois avoir pris une décision éclairée et réfléchie lorsque j'ai accepté de participer au D-CARE.  Ce que j'ignorais et qui n'est malheureusement pas écrit en petits caractères dans le contrat, c'est que lorsque l'on débute un protocole de recherche, notre identité humaine (dont l'équipe officielle d'oncologie prend si soin dans le parcours habituel) est transformée en espèce d'identité bestiale de type souris de laboratoire.    

Les pénuries

Bonsoir à tous,  

Voici un petit texte mi-figue, mi-raisin rédigé pendant mon séjour à l'urgence de la semain passée.

C'est rendu automatique.  Dès que je vis un situation aberrante relative à mon état de santé, je ressens le besoin de vous l'écrire. Semblerait que j'aime me plaindre et que vous soyez une bonne oreille.  

Quatrième et cinquième km

Bonjour à tous,

J'ai eu le plaisir de débuter mon quatrième km en compagnie de mon amoureux, Martinou, et d'un grand classique des petits bonheurs quotidiens, le film Amélie Poulin.  Tout s'est plutôt bien déroulé à la "pital" (expression typique de mon grand-papa Normandin qui me donne toujours le sourire).  Le "highlight" de ce deuxième traitement de chimiothérapie est sans contredit la chute de mes jolis cheveux courts, qui étaient encore très nombreux jusqu'à ce 6 juin dernier.  S'en est suivi, une coupe au clipper, niveau 4, effectuée par Martin et son assistante Marie.  Quelques larmes, mais sans plus.  Puis, une coupe au niveau 2 le lendemain parce que les trous paraissaient trop à mon goût (look camp de concentration...).  

Deuxième et troisième km

Bonsoir à vous,

En tant que bonne comptable, j'avais un problème avec l'équation métaphorique suivante : 8 traitements de chimio + une opération + 25 traitements de radiothérapie ... Ça n'égalera jamais les 42 kilomètres nécessaires pour terminer mon marathon.  J'ai trouvé les inconnus de mon équation la semaine dernière lors d'un séjour imprévu à l'hôpital : les imprévus (!), les mini-batailles contre le miraculeux mais souvent épouvantable système de la santé québécois et les grands moments de désespoir à surmonter.

Premier kilomètre parcouru

Bonjour à vous tous,
Je prends deux petites minutes pour vous dire que j'ai reçu mon 1er traitement de chimio cet après-midi.  Tout s'est très bien passé. 
Merci encore pour vos nombreuses ondes positives qui me donnent tous les jours le courage dont j'ai besoin. 
Bonne soirée! Et gros câlins!