mercredi 15 août 2012

Dixième km et mi-chimio

Écrit du 11 août 2012
Aujourd'hui, j'aimerais vous dire que tout va bien... Parce que j'ai atteint une borne importante dans mon marathon : la moitié de mes traitements de chimio sont terminés (7 sur 14)! Parce que j'ai fait un délicieux pain aux olives et fêta avec ma cocotte ce weekend (recette de Ricardo, merci pour le cadeau Pat!). Parce que je n'ai quasi pas d'effets secondaires avec le taxotère hebdomadaire. Parce que mes globules blancs aiment beaucoup le Neupogen et se maintiennent très élevés depuis les dernières semaines. Parce que j'ai fait une sortie familiale à la BANQ avec la toute la petite famille samedi.  Parce que ma maman et ma belle-maman sont venues à tour de rôle me donner un coup de main durant les deux dernières semaines. Parce que ma promenade d'hier dans la forêt des chevreuils avec mes deux rayons de soleil a été un moment merveilleux, p...

Mais, je ne peux pas. J'ai trop besoin d'honnêteté dans ma vie pour faire semblant... Il y a des journées comme ça où le moral n'y est pas.  Probablement parce que...

- Je dors plutôt mal ces temps-ci : Jean-Thomas fait des dents, d'incroyables cauchemars et hurle comme si un vampire l'avait mordu au moins trois fois par nuit. Marie se réveille, est inquiète et viens immanquablement vérifier si maman est toujours dans son lit.

- Je manque de sport : je sais... je suis entièrement responsable de cet aspect de ma vie.

- Plusieurs de mes supporters "intimes" sont malades : ma marraine Loulou qui devait venir passer la semaine dernière à la maison s'est plutôt payée une bonne grippe l'obligeant à garder le lit dans son Québec d'adoption.  Marie se remettait tout juste d'une pneumonie, lorsque Martinou et Papili ont    attrapé le même méchant virus à leur tour, créant ainsi un tour du chapeau pneumonique dans la famille (trois pneumonies en plein été dans la même famille, un record dont nous nous serions bien passé!). Heureusement, Jean-Thomas semble s'en tirer avec un simple rhume pour le moment.

- Ma routine et celle de mes enfants est instable : pas facile de prévoir, même à court terme, avec les imprévus de la maladie.

- Et mon dernier traitement (celui du 9 août) ne passera pas à l'histoire :  Martinou, malgré son masque, n'a pas eu le droit de m'accompagner dans la salle de traitement.  Sans ses douces attentions, je me suis retrouvée rapidement concentrée sur ma classique anxiété.  Et quand l'infirmière, après deux essais non fructueux s'est mise à "zigonner" dans ma veine fragile et fuyante, j'ai soudain été prise de chaleurs et, au bord de l'évanouissement, je me suis mise à pleurer pour évacuer ce stress inutile et désagréable.  Bien sûr, le reste du traitement s'est très bien déroulé, massage de pieds par Mme Michèle inclus, puisque mon petit numéro dramatique non prévu m'a apporté plein de petits soins de tous, infirmières et bénévoles.  Elles espèrent d'ailleurs presque aussi fort que moi que mon amoureux soit rétabli pour le prochain traitement. ;))

Un autre regain d'honnêteté me fait vous dire que je n'aime pas du tout me plaindre ainsi.  Vous aurez compris depuis mes premiers kilomètres que je préfère grandement vous faire rigoler (même si la méthode employée est souvent sarcastique).  Cependant, lorsque j'ai eu des inquiétudes, problèmes plus pratiques et médicaux (référence : souris de laboratoire, pénurie de bouteilles d'eau...), vous écrire m'a beaucoup aidé.  J'ose donc espérer que de jeter mes inquiétudes du moment (bien que moins graves en apparences mais toutes aussi profondes et troublantes pour l'auteur) sur papier (c'est-à-dire écran!) me permettra à nouveau de retrouver la douce sérénité si chère à ma guérison.
J'imagine que dans un marathon il y a aussi certains kilomètres qui, bien qu'ils soient presque identiques aux précédents, nous paraissent interminables et nous donnent le goût d'abandonner.  Alors, comme une vraie coureuse, je tente de garder la tête haute, je m'accroche à mes forces (une des plus belles recommandations de ma grande amie et confidente, marathonienne à ses heures) et je regarde loin droit devant en direction du prochain kilomètre

Commentaire du 15 août 2012
Mon état moral se replace tranquillement, mais les montagnes russes d'émotions sont toujours au menu quotidien.  Je fais beaucoup de marche en forêt et je profite des belles soirées en famille pour cajoler mes enfants tout plein.  À ce jour, ce sont les deux meilleurs remèdes que j'aie trouvés pour me réconcilier avec la vie et être complètement dans le moment présent.

Demain débutera mon onzième kilomètre.  Martinou est bien remis de sa pneumonie. Toutefois, en l'absence de son boss, il doit garder le fort au bureau. Je serai donc accompagnée de Mimi, ma belle-maman (une "vraie" infirmière privée! et une grande source d'inspiration pour moi) pour recevoir mon traitement. Plus d'informations à ce sujet la semaine prochaine. 


 

9 commentaires:

  1. Ma belle Élyse,
    il n'y a pas un marathon de pareil, mais une chose est sûre, il y a toujours des moments plus difficiles. Une côte Berri par exemple. Mais une côte Berri où il y a un groupe qui joue de la musique, un point d'eau, des supporters, des gens qui te tapent dans la main et qui disent "Way to go!", "Impressionnant!", ça redonne un petit élan pour continuer. Alors, je lance un "Vas-y ma belle!!!" avec la petite chanson à répondre de jadis "Allez les copains - tapez dans vos mains !!!" virtuel, et on est toute une chorale à t'encourager!!!

    T'es vraiment extraordinaire!!
    Jac
    xxxxxxx

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  2. Bonjour Élyse,

    Alors moi je continue la lancée de Jacinthe et voici un autre "Vas-y ma belle!!!" avec la petite chanson à répondre de jadis "Allez les copains - tapez dans vos mains !!!" virtuel, je suis de la chorale qui t'encourage!!!

    Bonne semaine!
    Huguette
    xxxx

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  3. Allo Élyse,

    Je ne connais pas la chanson "Allez les copains", et je ne crois pas qu'entendre ma douce voix te ferait vraiment du bien (il faut savoir ce que l'on vaut, après tout!), mais je t'envoie un immense bouquet de pensée ultra-positives. Et même si je trouve tout à fait naturel que ton moral oscille (tu ne serais pas une vraie personne sinon), je sais que tu ne lâcheras pas.

    Quant à te plaindre, franchement, faudrais pas te gêner pour partager autant les bons moments que les plus difficiles. Ça sert à quoi les amis, si ce n'est être là quoiqu'Il arrive?

    Allez, bon courage, un km à la fois, c'est comme ça qu'on arrive à la ligne de la victoire!

    Gilles

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  4. Bonjour ma chère marathonienne

    Je reviens récemment d'Ogunquit et j'ai eu une pensée pour toi. J'ai fait un petit détour pour aller voir ton petit coin de paradis à Wells (hôtel Bellevue). C'est un beau coin et tout comme toi la mer m'apporte des moments de sérénité que je retrouve difficilement ailleurs. J'espère que tu pourras y retourner à nouveau quelques jours et recharger tes batteries à plein.

    En passant si tu compares le marathon à ta séance de chimiothérapie, tu dois te dire que tu viens de compléter un demi marathon, ce qui en soit est remarquable. Ce qui l'est d'autant plus c'est la façon dont tu l'a réalisé avec courage et détermination. Comme Jac le dit, durant un marathon on vit différentes situations quelques fois très difficles. Mais tu sais qu'on peut finier un marathon juste en marchant. Le terminer est en soi la plus gtrande réalisation ça fait que lâche pas on te suit sur les lignes de côté jusqu'à la ligne d'arrivée.

    Comme je te l'ai déjà dit, si écrire te fais du bien, te lire nous fais plus que grand bien. Tu as un talent évident pour l'écriture et un délicieux sens de l'humour.

    Garde le moral, ça avance bien ...

    Serge C.

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  5. Bonjour Elyse,

    Gilles a eu la gentillesse de me transmettre le lien pour ton blogue.
    Dès que reçu, j'ai dévoré l'ensemble de ton oeuvre (de si beaux écrits méritent bien ce nom). Avec humour, tu nous permets de t'accompagner dans cette tranche de vie bien particulière pour toi. Avec tout le courage et la détermination dont tu fais preuve, je te vois déjà franchir la ligne d'arrivée.
    Moi non plus, je ne connais pas la chanson "Allez les copains" mais je suis disposée à l'apprendre et faire partie de la chorale qui te la chantera tout au long de ton parcours et à taper dans les mains (et sur des chaudrons s'il le faut).
    Je t'envoie tout plein de bonnes pensées et je me mets à la recherche de la recette de muffins aux globules blancs (je suis allée à la cueillette de bleuets en fin de semaine dernière, des globules bleus pourraient peut-être faire l'affaire...)
    Bye

    Marjolaine

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  6. Bonjour Élyse,
    Je viens en renfort à toute notre super équipe qui a monopolisé ton blogue aujourd'hui!

    Je ne suis pas spécialiste des marathons mais j'ai une certaine expérience dans l'entrainement intensif et...si ma mémoire est fidèle, je me souviens de certaines étapes difficiles TOUJOURS suivies d'une autre gratifiée d'un «second souffle» où tout redevient un peu plus facile...j'imagine que c'est ce qui t'attend, si ce n'est déjà fait!

    La moitié du chemin...ce n'est pas rien! Tu peux être très fière du travail accompli !(tu dois même hâte de revenir au travail au bureau...c'est plus reposant et moins stressant que celui que tu as en ce moment...) Tu connais mon optimisme naturel...alors tablons sur le verre à ½ plein. Le reste suivra, au jour le jour.

    Quant à la réserve que tu as à «te plaindre», je te rassure tout de suite. Tu as raison de te sentir comme ça et tu as tout aussi raison de l'exprimer. Je pense qu'il est essentiel que tu puisses effectivement demeurer toi-même, branchée sur tes émotions et ton coeur tout autant que sur ton corps. Il en va de ta capacité à mieux composer avec toutes les prochaines étapes ou km à parcourir.

    Je continue de t'envoyer tout plein d'ondes positives, d'énergie et de courage pour te soutenir dans ce marathon digne des olympiques!
    Bisous
    Anne

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  7. Chère Elyse,

    Dès le départ, tu savais qu'il y aurait des passes plus difficiles que d'autres. En voilà une, mais tu as une force exceptionnelle que tu nous a démontrée à tous, alors accroche toi à tes rayons de soleil et fonce.

    Si mon compte est bon, tu avais ta chimio aujourd'hui, tu as donc plus de la moitié de fait. Alors je te dis Go Elyse Go! On est tous avec toi!!

    Andrée

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  8. Merci à tous pour les encouragements! Ils font effet puisque je me sens mieux depuis quelques jours.

    Cyto-coureuse

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  9. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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