Je n’avais pas envie
d’écrire sous la pulsion de la culpabilité.
Ce sentiment honteux de vous avoir laissés sans nouvelles si longtemps.
Vous qui m’avez supportée avec constance depuis le début de mon marathon. Pas envie
d’avoir l’impression de faire un boulot, ou pire un devoir. Pour finalement vous envoyer un texte
directement sorti de mon cerveau comptable-ingénieur et aussi passionnant qu’un
livret d’instructions accompagnant un fer à repasser. J’ai donc décidé d’attendre
afin de ressentir à nouveau le besoin, le désir profond d’écrire qui m’a servi
de carburant pour traduire en mots tous les kilomètres de mon marathon.
Un an hier.
« Êtes-vous pressée
madame? Il faudrait vous faire une biopsie dans le sein gauche. Aujourd’hui, si
possible. » Je n’ai même pas osé demander pourquoi. La réponse étant
cachée au fond de mon instinct depuis déjà quelques mois. « Ce sera long? Une heure. OK. Me
laissez-vous une minute pour passer un coup de fil? Il faut que je trouve quelqu’un
pour aller chercher ma fille à la garderie. »
Trois petits mots :
biopsie, sein, aujourd’hui, qui ont à eux seuls déclenché le début de mon marathon. En quittant la salle d’échographie (celle-là
même où Martin et moi avions appris que nous serions les heureux parents d’un
magnifique petit garçon en santé à peine un an auparavant), j’ai tenté
d’obtenir un signe du radiologiste pour me rassurer. « Les résultats
seront envoyés à mon médecin de famille? » « Oui, mais si j’étais
vous, je serais proactive. » Sa réponse m’a atteinte droit au cœur comme
un coup de pistolet annonçant le départ officiel aux coureurs.
Onze mois après ce départ
angoissant, je célébrais avec ma fille et mon amoureux la fin de mes
traitements de radiothérapie en mangeant un délicieux brunch chez Dame Tartine,
rue Ontario, tout près de l’hôpital Notre-Dame. C’était le 1er mars 2013.
Pour boucler ma métaphore, je
peux dire que j’ai parcouru près de 45 kilomètres oncologiques durant la
dernière année et que j’ai, en ce début du mois de mars, atteint le fil d’arrivée.
Sous les applaudissements de ma famille et de mes amis. Pas de record, pas de médaille. Juste la
sérénité, la fierté, le soulagement et le plaisir de pouvoir tourner la page.
Merci à tous pour vos
conseils, votre présence et votre précieux soutien!
Elyse
PS : Si le plaisir se
poursuit, je continuerai à enrichir mon blogue de quelques anecdotes notées au gré de cette longue épreuve.
Merveilleux ! Tu as fait ça comme une championne que tu es. Continue de bien te porter et de profiter de chaque moment.
RépondreSupprimerTa marraine qui t'aime
Franchement ça fait chaud au coeur de lire ces lignes...
RépondreSupprimerBravo.
Guillaume
Dans mon livre à moi ce n'est ps un marathon que tu t'es farcie, mais un triathlon avec le vent dans la face et sans préparation adéquate.
RépondreSupprimerC'est tout simplement incroyable que tu l'ais réussie. Cela témoigne d'un grande force intérieure et d'un courage à toute épreuve.
Je suis très content de te relire à nouveau et de voir que tu vas bien maintenant.
Au plaisir de se revoir bientôt.
Serge
Que dire de plus que BRAVO mille fois! Et au plaisir de te croiser bientôt sur une piste cyclable de la Rive-sud!
RépondreSupprimerGilles & Susan
Merci beaucoup d'avoir partagé tes joies, tes victoires, tes émotions et tes frustrations. Ton marathon m'a fait réaliser l'importance des autres pour passer au travers d'une telle épreuve.
RépondreSupprimerJe te souhaite une renaissance des plus réussie.