Cela faisait plus d'un mois que je n'avais pas mis les pieds chez monsieur Pierre-Boucher. J'y suis retournée un peu comme on revient visiter son école primaire une fois rendue au secondaire. Bien heureuse de revoir mes anciens professeurs au regard bienveillant, parfois fier et souvent curieux, mais surtout soulagée de pouvoir déambuler dans ces lieux sans avoir en tête le stress des examens à venir et l’ennui des longs cours redondants. En fait, je venais pour une révision de note inattendue et assez emmerdante. Mais, à mon grand soulagement, j’ai passé ce dernier test avec brio et soulagement.
C’est ainsi qu’après l'habituelle attente d’une heure dans la salle VIP des patients cancéreux, j'ai reçu une très bonne nouvelle de docteur Robot (rien de méchant dans ce surnom, mais plutôt la certitude que son cerveau a été remplacé par un mini-ordinateur super-puissant programmé pour la perfection - look parfait, attitude parfaite, job parfaite, réponse parfaite...). Revenons à la bonne nouvelle : j'ai un poisson négatif!!! Super! Quoi?! Vous ne connaissez pas le poisson oncologique? Vous ne seriez vraiment pas à la mode dans une salle d'attente de chimiothérapie. Le FISH est un test indiquant s’il y a surexpression du gène HER2 dans les tissus cancéreux. Si oui, la science médicale nous suggère fortement de prendre un médicament, l'Herceptin, entrant dans la famille de la chimiothérapie « douce », si un tel qualificatif peut être envisagé pour cet étrange médicament-poison. L’ennui avec ce médicament c’est qu’il doit être administré par intraveineuse aux trois semaines pendant un an… Une autre job à temps plein
En quittant le département d'oncologie, je me suis surprise à saluer toutes les infirmières, pharmaciennes, préposées, bénévoles comme d'anciennes collègues. "Au plaisir de vous revoir ... chez IGA." leur ai-je lancé en blague.
Ben oui, je fais maintenant partie de l'histoire de ce département.
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