samedi 8 septembre 2012

Kilommmmmmètre treize... pente difficile

L'erre d'aller s'en est allée...  Et une grosse pente est soudainement apparue sur mon parcours.  Une accumulation de petits aléas de la vie ont finalement renversés mon armée de globules blancs boostés au Neupogen.  Mauvaises nuits pour les enfants (inquiétudes diverses pour Marie et dents pour Jean-Thomas - tout un dentier qu'il aura mon fils!), fatigue cumulée des parents, vieille bactérie pulmonaire encore présente dans la maison, état allergique se transformant tranquillement en rhume pour maman.  Et voilà : diagnostic confirmé par une gentille "médecine" (comme dirait Marie) de la clinique Pierre-Boucher: "petite" (merci pour l'encourageant qualificatif) pneumonie!  Il fallait bien que j'y passe moi aussi...  Quatrième pneumonie familiale (en plein été)!  Quelle folie!

Ne pensez pas que le fait que j'ai un cancer du sein me donne quelconque privilège pour accéder à un médecin de famille plus rapidement.  Je dois me farcir l'infinie attente des cliniques d'urgence comme le commun des mortels.  (En fait, les oncologues ne voient pas de patients pour des banalités comme les pneumonies (je comprends tout à fait et j'approuve).  J'ai parfois la chance de me trouver un rendez-vous de dernière minute à mon médecin de famille, mais elle était malheureusement en vacances cette semaine.  Je me suis donc rabattue sur la clinique Pierre-Boucher, réputée pour sa moyenne d'attente de 8 heures (testée multiples fois par moi-même lors de la première année de garderie de ma fille) Mais oh! À mon grand bonheur ladite clinique s'est récemment dotée d'un gadget informatique tout simple, et tout simplement merveilleux, permettant d'accéder à distance au panneau affichant les numéros appelés.  Ce devrait être une nouvelle norme du MSSS, une obligation pour toutes les cliniques du Québec... qui réduirait au moins de moitié la propagation des virus en salle d'attente et la frustration des patients.  J'ai donc attendu mon tour bien patiemment couchée dans mon lit.

À mon dernier courriel où je disais fièrement n'avoir que peu d'effets secondaires, je dois rectifier deux points :
  • Mes cheveux repoussent, c'est bien vrai. Mais mes cils et mes sourcils eux tombent comme les feuilles au vent.  Équation simple : pas de cils + allergies = yeux larmoyants constamment.  Je me retrouve donc avec de petites rivières de sel sous les yeux, ce qui provoque des rougeurs, picotements, larmoyements... Ajoutez à cela la toux provenant de mes ténébres pulmonaires et vous avez le portrait d'un zombie ambulant qui fait le saut à chaque miroir croisé. Je porte ainsi mes verres fumés le plus possible arborant mon look de star à la fois pour protéger mes yeux et pour éviter de faire trop peur aux gens.  Heureusement, j'ai trouvé une solution pour les rivières de sel, une bonne beurrée de vaseline juste sous les yeux (pas trop sexy, mais bon) et les larmes coulent doucement jusque sur mes joues. 
  • Dans les multiples salles d'attente que j'ai fréquentées depuis le début de cette aventure, j'entendais toujours des commentaires sur l'altération du goût provoquée par la chimiothérapie.  Pour ma part, j'ai continué à jouir du plaisir de la bonne gastronomie jusqu'à cette semaine.  Depuis quelques jours, rien ne goûte plus rien...  En fait, je ne goûte pratiquement plus que le salé et un arrière goût amer de vieux biscuits sodas et de métal.  Même le chocolat ne me fait plus aucun effet!  Ça va être bon pour ma ligne, mais c'est d'un ennui mortel quand vient l'heure des repas.  Par exemple, hier chez Pacini : la salade César était "salée".  Le pain à l'ail était "salé". Les pâtes étaient "salées". Le vin goûtait le métal et la cerise au chocolat ne goûtait rien. 
J'ai pris du repos, des antiobiotiques et je commence à me sentir d'attaque pour le prochain kilomètre. 

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