lundi 9 juillet 2012

Sixième km

Bonsoir à vous,

Ouf!  Ça y est!  J'ai fait mon premier km sur mon nouveau parcours (le sixième au total).  Avec mon optimiste incroyable (je vois déjà le regard désapprobateur de mon chum!  Il paraît que je suis pessimiste...  par rapport à lui c'est vrai, mais vs météo média pas du tout.), je croyais que les nouveaux traitements dans un nouvel hôpital plus humain seraient presqu'une partie de plaisir.  En partie oui..., mais.  Foutu mais.


Oui, effectivement j'ai eu le droit à une approche beaucoup plus humaine, dans un environnement plus calme. Tellement calme que j'étais la seule patiente à recevoir de la chimiothérapie en ce mardi 3 juillet à l'HPB.  Martin et moi avions le choix entre les 10 places de traitement disponibles et nous avions madame A, l'infirmière de service, entièrement à notre service.  J'ai choisi l'emplacement le plus large avec vue extérieure sur le soleil et les arbres de Longueuil Beach.  Les procédures ont été réalisées à un rythme très très humain. Après une heure d'attente (on pourrait dire d'adaptation), j'ai reçu les médicaments pré-traitement, incluant le bien connu Benadryl qui doit réduire les réactions allergiques au solvant utilisé dans le taxotère.  Ne tentez surtout pas cette expérience à la maison (injection intraveineuse de Benadryl).  Méchant buzz pour l'ingénue en drogues que je suis!!  Chûte de pression (54 sur 38 pour ceux qui s'y connaissent) et état de somnolence extrême.  J'aurais été totalement incapable de revenir chez moi sans mon amoureux.

Ce mini-incident serait resté bénin si l'infirmière ne m'avait pas par la suite installé les mains et les pieds dans des mitaines et pantoufles congelées.  Pourquoi donc?  Rite initiatique de l'hôpital de banlieue?  Et bien, parce que le taxotère aime dévorer les ongles (il agit en fait sur les terminaisons nerveuses) et qu'il est préférable de les congeler pendant le traitement afin qu'ils passent incognito.  La pharmacienne m'avait rapidement glissé un mot à ce sujet, mais cet effet secondaire arrivait dans les derniers sur la liste du taxo et semblait pour ainsi dire léger.  Je n'ai donc pas écouté attentivement lorsqu'elle m'a conseillé d'apporter une paire de gants et de bas en coton pour éviter de geler trop des pieds et des mains.  J'ai même pris soin de choisir des gants sans trous.  ;)) Première nouvelle, madame Adèle me demande si j'ai coupé mes gants ou si elle doit le faire.  Pardon!  Mes beaux gants magiques noirs qui valent au moins 2$ au Dollorama.  "Vous allez les couper!  Mais bien sûr madame!  Et vos bas aussi!  Le but est de conserver vos extrémités au froid le plus possible."  Ah ok... snif!  Je les aimais bien mes bas rayés, mais tant pis!  Avoir su, j'aurais apporté de très vieux bas troués aux orteils. 

Retour au lien avec le Benadryl.  J'avais le cerveau dans la compote.  Mme A me dit :" Vous devez garder les gants et pantoufles le plus longtemps possible.  Certaines personnes les enlèvent, mais seulement quand ça fait trop mal."  Trop étant tout à fait relatif.  Avec le peu de matière grise non engourdie qu'il me reste, je crois avoir bien compris les consignes.  Ainsi, Elyse la bonne élève obéit.  Au début ça fait rudement mal, mais une fois que les doigts sont engourdis, c'est quasi-supportable puisque je ne les sens plus.  J'endure, j'ennnduuuuureeeeee (j'suis pas moumoune tout le temps!), pour finalement hurler de douleur (c'est peut-être la raison pour laquelle j'étais seule dans le département!)  en enlevant les satanés gants.  Résultats : 3 engelures au 2e degré.  Non, mais, je suis ridiculement trop docile!  Malgré les circonstances atténuantes (Benadryl), je ne peux toujours pas croire que je me sois laissée souffrir autant.  Et par surcroît,  je vais devoir m'acheter de nouveaux gants à 2$ que j'amputerai de sept doigts, car les trois doigts ayant subi des engelures ne supporteront plus ce traitement inhumain. 

Pendant ce supplice ridicule, j'ai même eu une petite pensée pour les prisonniers de camp de concentration (il faut dire qu'avec mes "pas de" cheveux, cette analogie me passe parfois par la tête), en me disant que j'aurais été un bien piètre cobaye.  Mise en scène : moi devant un savant fou... Je ne crierai pas, je ne crierai pas, je ne crierai "AHHHHHHHHHHHHHH!!!!!"  Je ne suis vraiment pas faite pour être une souris de laboratoire. 

Un peu de sérieux.  J'ai eu du plaisir à rédiger les paragraphes ci-dessus (et tous les messages précédents), toutefois, il faut savoir lire entre les lignes.  Comme certains ont pu le déduire, cette troisième séance de chimio a en réalité été un vrai calvaire pour moi et pour mon chum qui m'a vue souffrir.  Je me plains encore à propos de mes engelures et j'ai la trouille d'y retourner cette semaine.   Ainsi, grâce à mes petits récits, je découvre les vertus thérapeutiques du partage et de l'humour et je me permets d'embellir une réalité souvent beaucoup plus difficile à supporter qu'à écrire.

Elyse

PS : J'ai un peu tardé avant de vous envoyer ce courriel...  Je viens donc tout juste d'apprendre avec déception que mon 4e traitement, prévu ce mercredi (11 juillet), sera reporté à la semaine prochaine puisque mon système immunitaire est trop à plat.  Patience et repos au menu pour cette semaine. 

PS 2 : Y aurait-il quelqu'un qui aurait une bonne recette de muffins aux globules blancs pour moi...?

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